Le Journal
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Le soleil était magnifique aujourd’hui, Je me suis installée à la terrasse des Demoiselles, sur la grande place Colbert. Le soleil était brûlant, mais un vent léger venait tempérer ses effets. Je profitais de l’ensemble, rêvant un peu, ne pensant pas vraiment, observant sans vraiment voir, mais dans un état solitaire de douce et totale sérénité. C’est alors, que face à moi, est venu s’installer un accordéoniste, d’un âge déjà certain. Il trainait un caddie, avec des piles de dossiers, dont je devinais qu’ils contenaient ses partitions. L’homme, tout absorbé par son chant, je devrais dire plutôt son murmure, nous regardait sans nous voir, jouant pourtant pour nous. D’une certaine façon c’était bien comme ça, car à part moi, personne ne l’écoutait…S’en est suivi un récital qui a duré plus d’une heure, passant d’une ritournelle à une autre, d’un succès des années 30, aux vieux tubes des années 60, sans oublier quelques romances plus récentes encore. Je l’écoutais chanter et du coup, au fil de ses chansons, je passais moi-même d’un état à un autre… Ainsi son très inattendu “ Pepito Mi Corazón “ me rappela soudain que j’avais un cœur, lequel me rėclamait aussitôt son improbable Pépito ! Une émotion assez brève, vu que l’homme enchaînait déjà sur “oh, Daniela la vie n’est qu’un jeu pour toi” toute chose qui donnait envie de fuir….ou pas…cette Daniela. De toute façon, on n’avait avait pas le temps de s’attarder, puisque le bonhomme avait déjà enchaîné sur « z’êtaient belles les filles du bord de mer ! » L’évocation de cette myriade de dangereuses tentatrices, forcément belges, puisque c’était une chanson d’Adamo, faisait frémir- de peur, d’envie ou de désir- tandis qu’elle semblaient insuffler à notre homme, un regain d’énergie !!!! Bref, à Rochefort, la frénésie n’est jamais loin, et jamais quand on l’attend… Au bout du compte, cet homme dans son incroyable constance appliquée, était un homme fort sympathique…Ce fut un beau dimanche de Pâques -:))))